Dans un entretien accordé à El Mihwar
Djanine Messali-Hadj : « Je ne permettrai aucune atteinte au parcours militant de mon père »
Dans cet entretien, la fille de Messali Hadj, Djanine, déclare qu’elle ne se taira plus quand une tierce porte atteinte au parcours militant de son père, estimant qu’aucun historien ou politique n’est en mesure de mettre en doute le militantisme de son père. Djanine souligne qu’elle n’a pas attendu les réactions, officielle ou celle de la famille révolutionnaire algérienne pour prendre en charge la défense du fondateur du mouvement national algérien.
Entretien réalisé par Mourad M’hamed
Confirmez-vous le dépôt d’une plainte contre Saïd Sadi suite au propos qu’il a tenus contre Messali Hadj ?
Oui, bien entendu, je confirme le dépôt d’une plainte. Un avocat en Algérie s’en est chargé de l’affaire.
Au-delà de votre réaction via un communiqué, que pensez-vous de ces propos?
Les propos de Sadi sont, sans aucun doute, à inscrire sur le registre de la diffamation. Sadi est un politique, il n’a pas à s’ingérer dans l’Histoire. Il doit arrêter de déblatérer en laçant des accusations à tort et à travers, car il est mal placé pour accuser des acteurs historiques. La politique de Sadi et ses positions politiques ne m’intéressent pas, mais au risque de me répéter je ne tolérerai jamais que des personnes souillent le parcours militant de mon père, qui n’a ménagé aucun effort pour que l’Algérie puisse un jour être indépendante.
Après les propos tenus par l’ancien leader du RCD, y a eu-t-il des politiciens algériens qui vous ont manifesté leur soutien ?
L’Algérie n’a pas d’hommes politiques, mais elle est infestée d’affairistes et de businessmen.
Et du côté officiel ?
Personne n’a pris attache avec moi ni du côté des politiciens ni du côté officiel. Et honnêtement, cela ne m’intéresse pas. Il en de même pour ces rouages politiciens algériens. Sadi a diffamé mon père, et j’en prendrai sa défense.
De nombreuses personnes, dont des compagnons de Messali, n’ont pas hésité à manifester leur soutien.
J’ai reçu le soutien de tout le peuple algérien. Des messages de soutien me sont parvenus des quatre coins du pays.
Pensez-vous vraiment que les déclarations de Sadi peuvent discréditer le militantisme de Messali ?
Personne, je dis bien personne, qu’il soit historien ou politique, ne pourrait mettre en cause le parcours politique et militant de Messali. Je le défends parce que cet homme est d’abord mon père, ensuite c’est à l’Histoire et uniquement à celle-ci d’éclairer nos lanternes.
Le ministère algérien des Moudjahidine a-t-il pris attache avec vous ?
Aucune institution algérienne n’a pris attache avec moi, et comme je l’ai déjà dit, cela ne m’intéresse pas. Car c’est l’Histoire qui rendra justice à mon père.
M. M.